Mais la preuve en était faite : un moteur essence fonctionne nettement mieux avec du SP 98 qu'avec du gasoil.
Deux mois plus tard, toujours pas arrivé ici, je me lançai dans le test inverse : je roulai 10 km avec ma Laguna TDI 120 après l'avoir abreuvée d'essence. Les 5 premiers furent franchis sans problème, les suivants transformèrent ma boite à roues en un Doc Holliday tuberculeux et proche de la fin (pour la petite histoire, les mécanos de ma boîte nettoyèrent nickel tout ça, en me prévenant qu'ils ne garantissaient vraiment rien, et la voiture n'eut jamais de panne par la suite, jusqu'à son renouvellement en début d'année).
Là encore, la preuve en était faite : un moteur diesel fonctionne nettement mieux avec du gasoil qu'avec du SP 98.
Au passage, je pouvais extrapoler que la marque et le type de véhicule n'y faisait rien : Honda ou Renault, moto ou auto, même combat.
Aujourd'hui, TADZAMMMMMMMMMMMMMMMMMM !!!!... Aujourd'hui, disais-je, je me suis lancé dans une nouvelle recherche : la CBF 1000 FA peut-elle faire du tout-terrain ? Je me baladais, j'étais tranquille, j'étais pénard, je doublais les BAR, quand tout à coup une grosse bête apparut sur ma visière, faisant SPROTCH ! comme un vulgaire crétin. Je décidai donc de m'arrêter pour nettoyer la chose.
J'étais alors en forêt de l'Hermitain. Je choisis un chemin qui m'avait l'air bien sympa, et qui donnait sur une toute petite clairière ronde centrée sur un grand arbre. Je fis élégamment le tour de l'arbre, et là... PLAOUF !!!! Une grosse flaque de boue me tendait les bras et je me précipitai dedans bravement et sans hésitation.
Alfred de Vigny aimait le son du cor, le soir, au fond des bois. Maurice Donnay trouvait triste le son du boa au fond du cor. Pour ma part, je me demande qui a pu entendre et apprécier le son du jgab, l'après-midi, au fond de la forêt...
- P... DE M... DE B... DE CH... NON MAIS QUEL C... !!!!!!
Là, je me retrouvais comme un ballot. La moto ne tombait pas, mais n'avançait pas non plus : VROUM ! ZIIIIIIP ! VROUM ! ZIIIIIIIIP !!!!. Et plus j'essayais de la dégager, plus elle se couchait. J'ai fini par me dire que je n'y arriverais pas comme ça. Alors je l'ai couchée en douceur et dans la boue, forcément. Puis je l'ai relevée (sans effort particulier, j'ai même été surpris de la facilité avec laquelle ses 245 kg ont accepté de se redresser). Je ne l'ai surtout pas ré-enfourchée. Mais je l'ai démarrée, et l'ai poussée en faisant jouer son accélérateur. Moi poussant sur le guidon, elle poussant avec sa roue arrière, nous avons fini par la sortir de son bourbier. Crade, mais intacte.
M'alors, craaaaaaaaaaaaade !
Comme mon poignet m'interdit de la laver moi-même, en ce moment, je suis allé la passer au jet. Le propriétaire de la station service, motard lui-même, a regardé la bécane avec un air pour le moins surpris.
Bref, tout est bien qui finit bien, elle est toute propre, sans bobos, juste de légères rayures sur la boule du levier d'embrayage. Un caillou devait trainer dans le coin. Mon jean's, lui, est bon pour la machine à laver.
Et encore une fois, la preuve est faite : la CBF 1000 FA n'est pas la moto idéale pour le tout-terrain.
C'est une info importante, non ? Alors à qui qu'on dit merci ?
J'aime bien faire progresser la science...
Pour notre plus grand plaisir à nous ... ! 
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Impossible de la sortir de là 
